Re-forages au Bager le 12/05/2016

Chers amis casseroleurs et casseroleuses,

Hier, nous sommes allés dans la forêt du Bager avec François et Denis pour apprécier l'étendue des dégâts.

Au mois de février, GC Conseil avait fait une première vague de prélèvements, massacrant la forêt sur son passage.

Cette fois-ci, comme dans l'article de la République, le green washing est en marche !

Plusieurs forages de 21 mètres de profondeur pour une carotte de 4,5cm ont été pratiqués sur l'Epine et le Pain de Sucre.

Les différents forages ont été faits dans des zones où les engins peuvent passer sans pourrir les arbres. Mieux ! Afin d'éviter une flaque pleine de tétards et de tritons, un cercle rouge fluo a été tracé au sol pour détourner la foreuse et lui faire faire un détour (de 2 mètres, passage forcé par un bosquet qui, lui, n'existe plus).

Nous avons rencontré le géologue de GC Conseil qui nous a confirmé que notre sous-sol contenait le schiste et le calcaire les meilleurs, et qu'ils étaient destinés à faire des routes.

Il était accompagné d'un monsieur plus disert : et oui, ma p'tite dame, il faut de l'asphalte solide pour les routes ; comment rouleriez-vous, sinon ? On peut aussi retourner se rhabiller en peaux de bêtes? Et puis pour le bâtiment, cela va relancer l'activité et donner du travail. Si vous regardez sur la carte, la carrière ne représente qu'une tête d'épingle au milieu de la très grande forêt du Bager, autant dire rien. Nous faisons attention aux espèces présentes, mais regardez dans les carrières qui ne sont plus exploitées : c'est extraordinaire de voir que des ecosystèmes qui n'existaient pas dans ces endroits se développent et croissent malgré nous.

Ce monsieur qui parle n'est pas géologue. C'est un scientifique qui bosse aussi pour la mairie et qui tente de lui faire obtenir le label Eco de Ségo (chouette, ça rime).

Il n'est là que pour retourner le cerveau des oloronais afin de leurs faire croire que la carrière sera petite, propre et qu'elle est écolo car elle favorise les circuits courts (actuellement, le ballast et les routes sont faits avec des cailloux qui viennent d'Ecosse, du coup, c'est cher !).

La certitude qui se dégage de cette rencontre, c'est que le green-washing est en route et que le maire et les pouvoirs publics complices ne reculeront devant rien pour faire préhension sur le Bager et Soeix à seul fin de recouvrir d'un asphalte très solide une déviation avec 2 ponts ou aqueducs prévus pour soutenir les tonnes que représentent les camions de Laborde ou autre, quand la carrière sera là.

En effet, un asphalte normal, pour des gens normaux roulant en voiture normale, ne nécessite pas d'asphalte si dur et si coûteux, réservé au soutien des 44 tonnes !.

Bref, le serpent se mord la queue. Il faut de la route pour les carrières, il faut des carrières pour la route. Maintenant que le budget « déviation » est voté (avec une partie en fonds privés via Lasserre), nous avons le devoir d'être non seulement vigilants, mais également d'être là, présents, de montrer que nous ne sommes pas dupes des magouilles des lobbies et des politiques qui construisent des routes inutiles et néfastes pour la population, mais oh combien rentables pour eux ! (rigolez pas, c'est avec votre pognon!)

Je vous joins les photos des forages et engins de Denis et François

Sophie, pour le collectif citoyen « Zad Bager »